📌[DOSSIER] : BOBARABA…un phénomène dangereux !

📌[DOSSIER] : BOBARABA…un phénomène dangereux !

Qu’est-ce qui fait qu’un homme court derrière une femme ? Pour beaucoup, la rĂ©ponse est sans Ă©quivoque : c’est Ă  cause de ses fesses. Car les hommes, surtout les africains, aiment les postĂ©rieurs imposants.

VoilĂ  le genre de rĂ©flexion que l’on entend souvent dans la bouche de quelques femmes qui sont de plus en plus nombreuses. Et c’est lĂ  que le bât blesse ! Car cette pensĂ©e pousse des milliers d’africaines Ă  l’obsession d’avoir des fesses imposantes.

C’est le phĂ©nomène Bobaraba ! Bobaraba est un terme en langue malinkĂ© qui signifie grosses fesses. Vous l’aurez compris, ĂŞtre une belle femme aujourd’hui c’est avoir un postĂ©rieur protubĂ©rant. Elles disent mĂŞme : un postĂ©rieur respectable ! Et pour y parvenir, elles sont prĂŞtes Ă  tout et font preuve d’une imagination qu’on aurait aimĂ© qu’elles aient dans d’autres domaines qui font rĂ©ellement Ă©voluer nos sociĂ©tĂ©s.

Injections, pommades de massages, comprimĂ©s, suppositoires et…cube maggi, voilĂ  la panoplie de la femme bobaraba. Et aujourd’hui, l’on constate mĂŞme que de nombreuses influenceuses occidentales prennent le chemin bistouri pour se mettre de la graisse ou des implants pour avoir ce fessier… respectable ! Il n’y a qu’à reluquer Kim Kardashian.

Mais quelles sont véritablement les origines du bobaraba ?

A l’origine, le bobaraba est une danse dĂ©rivĂ©e du coupĂ©-dĂ©calĂ©. Elle a Ă©tĂ© inventĂ©e par Dj mix et Elloh Dj, chanteurs ivoiriens. Cette danse a connu un succès fulgurant en 2007. Se dansant avec le postĂ©rieur, cette chorĂ©graphie fait la promotion des femmes aux grosses fesses et rondes.

VoilĂ  comment un pas de danse fait chanter toute une gĂ©nĂ©ration de filles: si tu n’as pas de grosses fesses, jamais tu ne trouveras mari.

Le bobaraba est donc devenu un phĂ©nomène de mode qui a dĂ©passĂ© les frontières ivoiriennes. De bamako Ă  Dakar, en passant par Kinshassa et mĂŞme Ă  paris, il suffit d’aller sur internet et de lire des mails de filles vivant en France qui recherchent ces produits qui font grossir les postĂ©rieurs; le bobaraba dĂ©fraie la chronique.

Mais justement, quels sont ces produits miracles, d’oĂą viennent-ils, oĂą les vend-t-on, marchent-ils rĂ©ellement, sont-ils nocifs?

Ils ont d’ores et dĂ©jĂ  leurs noms: crèmes bobaraba, botcho ou bazouka, tout un programme !

Le botcho, qui signifie fesse en nouchi, est une crème de massage composĂ©e d’huile de foie de morue, de miel et de plantes.

Il y a aussi les suppositoires, essentiellement composĂ©s d’huile de foie de morue, très riche en vitamine A et D et d’acides gras non saturĂ©s. En temps normal, ce produit est recommandĂ© pour les personnes qui ont une grosse carence en vitamine A et D. Selon la posologie, il est conseillĂ© de prendre trois suppositoires par jour, mais les « commerçantes-docteurs » conseillent Ă  leurs clientes le double: six suppositoires par jour pendant deux mois: effet garanti, promettent-elles.

En gĂ©lules, on retrouve sur les marchĂ©s africains, des gĂ©lules polyvitaminĂ©es qui sont normalement conseillĂ©es aux futures mères et aux femmes qui allaitent pour lutter contre le manque d’appĂ©tit et la grosse fatigue. Chaque gĂ©lule contient des vitamines et des minĂ©raux. Il existe aussi des ampoules injectables Ă  base de vitamine B complexe. Deux injections par jour sur les fesses pendant 45 jours et le tour est jouĂ©: vous disposez d’un beau capital fessier !

Cube Maggi

Et puis, il y a une autre trouvaille de nos chères sĹ“urs adeptes du bobaraba. Une dĂ©couverte sans prĂ©cĂ©dent dans le monde de la science, une rĂ©volution absolue: le cube maggi ! Non, ce n’est pas une blague. Et vous n’ĂŞtes pas au bout de vos surprises! Alors comment ca marche?

En effet, elles s’introduisent par voie annale ce concentrĂ© d’aromates utilisĂ©s dans certaines cuisines.  Soit elles l’utilisent sous sa forme brute et l’introduisent comme un suppositoire, soit elles le liquĂ©fient et se l’injectent sur les fesses Ă  l’aide d’une seringue. Ces femmes, très imaginatives, se disent, puisque le cube maggi est plein d’Ă©lĂ©ments nutritifs, il n y a pas de raison que ca ne marche pas ! Le cube ne peut que nous grossir les fesses et ainsi les rendre plus…sexy ! C’est une pratique qui prend Ă©normĂ©ment d’ampleur, qui arrive de la rĂ©publique dĂ©mocratique du Congo et qui s’Ă©tend maintenant jusqu’au SĂ©nĂ©gal. Avouez que dans votre cuisine, vous ne verrez plus le cube maggi de la mĂŞme manière. Non, mais blague Ă  part, toutes ces folies ne sont pas sans risques pour la santĂ©.

De nombreuses études commencent à prouver que toutes ces pratiques sont une abomination pour la santé. L’application de ces crèmes sur les fesses et les seins, provoquent une désorganisation des cellules adipeuses. Ce qui peut donc provoquer un cancer.

Sur le plan anatomique, les fesses situĂ©es Ă  la jonction du tronc en haut et des membres infĂ©rieurs en bas sont constituĂ©es de muscles qui jouent un rĂ´le essentiel dans l’articulation de la hanche, et donc du bassin qui est très important pour l’Ă©quilibre, la stature de la femme. Une augmentation exagĂ©rĂ©e ou asymĂ©trique des fesses peut dĂ©sĂ©quilibrer la stature de la femme et donc du bassin entrainant des difficultĂ©s lors de l’accouchement. Et pour celles qui ont optĂ© pour le cube, les infections sont lĂ©gion. Des infections qui peuvent provoquer des complications très lourdes pour la santĂ©.

Mourir pour ĂŞtre belle, est-ce vraiment raisonnable? Est-ce vraiment ĂŞtre belle que d’avoir un gros postĂ©rieur? Si c’est pour bien danser le bobaraba y a pas de problème les filles. Il parait que les femmes au postĂ©rieur moyens, les bobarabas fitini, ainsi que celles au petit postĂ©rieur, les bobarabas deni, peuvent aussi très bien la danser. Ce sont les concepteurs de cette danse qui le disent eux-mĂŞmes deh !

Et si c’est pour garder un mari, mĂ©ditez sur cette citation: « c’est l’extĂ©rieur qui attire un homme et c’est l’intĂ©rieur qui le fait rester ».

Par Joelle Edédéghé Ndong, Journaliste Reporter, Co-présentatrice de Bonjour Santé, à CANAL+

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