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Et si c’était l’un de vos proches?

Depuis quelques jours, le Gabon et sa fédération de football sont au cœur d’une véritable tempête médiatique.
Une tempête médiatique provoquée par le journaliste d’investigation Français, Romain Molina qui a révélé, avec courage, des cas d’abus sexuels et de pédophilie subis par des centaines de jeunes garçons Gabonais depuis plus de 20 ans dans la « famille » du ballon rond mais aussi dans d’autres milieux de ce petit pays d’Afrique centrale.

Et autant vous dire que abject, nauséabond, révoltant sont des émotions beaucoup trop faibles face à ces crimes, qui indéniablement, ont détruit notamment psychologiquement la vie de ces enfants abusés.

Je vais donc tenter de peser mes mots car face à tous ces maux, je suis en colère! Oui, en colère contre les auteurs de ces actes immondes et meurtriers mais aussi en colère contre certaines réactions suite à ces révélations. Comme s’ils minimisaient ces actes, certains Gabonais viennent narguer les victimes en nous sortant, comme un leitmotiv: « oh c’est un secret de polichinelle » ou encore leur fameux « ben tout le monde le savait ». Comme si derrière ces phrases, il fallait entendre: « circulez y’a rien à voir! »
Et moi, je dis NON! Nous ne circulons pas! Nous allons nous arrêter et bien appuyer sur le silence d’un peuple, d’un pays et même d’un monde qui s’est tu face à l’horreur.

Avons nous réellement besoin de vous rappeler que CES ENFANTS SONT DES VICTIMES ET QUE LES BOURREAUX SONT LES RESPONSABLES DE CES ACTES ODIEUX?!

Oui, les bourreaux sont Patrick Assoumou Eyi dit Capello et d’autres, dont on espère avoir les noms dans les prochains jours. Ces bourreaux qui ont impunément abusé de l’innocence de ces enfants dans un pays sans foi, ni loi et où l’horreur n’a plus de limites. Et puis, comment vous dire mon envie de gerber lorsque certains osent, sans scrupules, reprocher aux victimes d’avoir gardé le silence lorsqu’ils ne les accusent pas directement d’avoir été consentants et conscients de ce que ces criminels leur faisaient subir?! Vous me donnez envie de vomir!
Regardez bien vos propres enfants, neveux, frères de 10, 11, 12 ans et imaginez-les dans cette posture. Imaginez… et dites-moi ce que vous voyez et ressentez!

Et que dire de ces autres Gabonais qui relayent ces drames sur les réseaux sociaux pour en faire des jeux de mots, des buzzs ou comme on dit chez nous au Gabon des « groove »? les Gabonais sont-ils devenus si insensibles, si irresponsables en surfant avec légèreté sur des sujets aussi graves!
Et ça ose même en faire des chansons et des danses à la gloire d’un des bourreaux au mépris des victimes, qui portent jusqu’à ce jour, les stigmates de tous ces abus et viols. QUELLE HONTE!

Voilà pourquoi nous disons aujourd’hui haut et fort que nous sommes du côté des victimes et que vos moqueries et ricanements n’empêcheront pas que des noms sortent. Ces victimes qui ont déjà parlé et qui parleront sont beaucoup plus courageuses que vous, derrière vos claviers. Aucune compassion! Aucune humanité! Aucune bienveillance! QUELLE HONTE!

NON, on ne rit pas des malheurs des autres et encore moins de ceux d’un enfant! NON, vous n’êtes pas drôles! OUI, vos réactions sont minables!

Voilà pourquoi nous avons envie de vous reposer cette question: et si c’était l’un de vos proches…ou même vous?
C’est bien ce que nous pensions, le sujet est soudainement moins drôle, moins léger, moins dansant et chantant n’est-ce pas?
Alors, mettez-vous un peu à leur place et celle de leurs familles!

Et un petit mot à cette Fédération Gabonaise de Football: La pédophilie est un CRIME. Vous saviez forcément ce qui se passait dans vos bureaux, vos rangs et vos vestiaires. Vous êtes tout aussi coupable que ces criminels qui ont abusé des enfants. HONTE À VOUS.

En conclusion, nous savons que « capello » n’est que la partie visible de l’iceberg. Nous souhaitons que l’enquête aille jusqu’au bout et que dans tous les milieux touchés, les noms des bourreaux soient affichés au grand jour et que justice soit faite.
Et aux victimes, ce n’est pas à vous d’avoir honte, c’est à eux!

Armelle M.

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