Joëlle Edédéghé Ndong, journaliste et femme de cœur s’est prêtée au jeu de l’interview pour le site Ô Lord Magazine.
Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Joëlle Edédéghé Ndong. Je suis Gabonaise, maman d’un jeune garçon de 14 ans. Je suis journaliste, présentatrice du magazine santé de Canal +, « Bonjour Santé ». Je suis également la directrice de publication du site d’actualités « Allsud ». Et en janvier, j’aurai le plaisir de partager avec vous, un agenda, « Organisez votre bonheur », boosteur de vie. Un véritable accompagnateur au quotidien, dont l’objectif sera de vous aider à vous organiser mais surtout à vous motiver.
Quel a été votre parcours ?
J’ai eu un bac A2, aujourd’hui c’est le bac L. J’ai fait une fac de droit à Paris I d’où je suis sortie avec une licence, avant d’intégrer l’école supérieur de journalisme de Paris, où j’ai obtenu un certificat d’études journalistiques, un diplôme de journalisme et un diplôme en spécialisation télé, puis un DEA en communication. J’ai commencé à exercer ma passion à la radio panafricaine AFRICA n1, où j’ai présenté un magasine santé, mais aussi occasionnellement, des émissions culturelles, politiques, sociétales et de genre. Puis, ça a été la télévision, à TV5MONDE, où je présentais l’émission sports de la chaîne. Mais j’étais aussi reporter pour couvrir les plus grands Tours cyclistes sur le continent africain. Passionnée d’écriture, j’ai décidé de créer mon propre site d’actualités ALLSUD. Je voulais transcrire l’actualité des pays du sud, avec le regard d’une femme du sud, que je suis.
Et depuis 4 ans, j’ai rejoint la chaîne CANAL+, où je co-anime, avec le docteur Roger Moyou-Mogo, l’émission santé de la chaîne, BONJOUR SANTÉ.
Qu’est-ce qui vous a motivé à entreprendre ? Le déclic ?
Le goût du défi . Mais surtout l’envie de prolonger ma passion qu’est le journalisme. Je voulais également avoir un site d’actualités qui me ressemble et qui raconte notre histoire avec la plume du « lion » et non celle du « chasseur ». Et étant une personne assez indépendante, je pense que c’était quasiment une évidence que j’allais finir par prendre le chemin de l’entrepreneuriat.
A quoi ressemble votre journée « type » ?
Aucune de mes journées ne se ressemble ( sourire). La seule chose qui est commune à toutes mes journées, c’est que je me lève à 6h30 pour faire ma prière, lire des passages de la Bible et y méditer, avant d’en sortir une réflexion sur laquelle je vais réfléchir toute la journée. Je peux travailler jusqu’à 12h par jour. Quand je ne vais pas au travail pour préparer et tourner Bonjour Santé, je travaille de chez moi pour rédiger mes articles, discuter avec mes correspondants et faire un point sur les sujets à traiter. Et depuis que je me suis mise à l’écriture, quelques soirées peuvent se prolonger jusqu’à très tard au bout de la nuit.
Quelle est la personne qui vous inspire le plus et pourquoi ?
Ça va paraître bateau, mais c’est ma mère. Issue d’une fratrie de 10, elle est la seule survivante. Elle est d’une force sans nom. Elle est ambitieuse, croyante et ne lâche jamais rien. Et c’est ce qu’elle transmet à ses enfants. Il y a deux ans, elle a perdu son mari, mon père, avec qui elle est mariée depuis 50 ans. Et là encore, elle a fait preuve d’une force inouïe. Le goût de l’entrepreneuriat vient aussi d’elle. Car j’ai souvenir que lorsque j’étais plus jeune, elle entreprenait déjà. Elle avait 5 taxis, des maisons en location etc. Elle a un mental de fer et n’a jamais été réduite parce qu’elle était une femme. C’est un grand modèle de persévérance.
Comment surmontez-vous vos peurs dans le cadre de vos entreprises ?
Ça va paraître prétentieux, mais je n’ai jamais eu peur d’échouer ou de rater quelque chose. Je me suis toujours dit que si j’avais une idée, il fallait foncer et si ça ratait, ce serait une leçon. Et puis, j’ai un compagnon qui a le sens des affaires et qui est de très bon conseil. Il me soutient de manière inconditionnelle. Et il y a Jéhovah. Lorsque j’ai un petit doute, je prie et j’attends les signes.
Quels sont les principaux problèmes que vous avez rencontrés ? Et comment les avez-vous surmontés ?
Le principal problème, c’est bien évidemment le nerf de la guerre, l’argent. Mais également trouver des personnes compétentes et réactives pour m’accompagner dans mes projets. Mais à chaque problème, il y a une solution. J’ai souvenir qu’au début de “Allsud”, le peu de correspondants que j’avais recrutés n’étaient pas du tout réactifs à l’actualité. Alors, au lieu de me prendre la tête entre les mains, j’ai décidé de rédiger tous les articles en attendant. Les journées étaient très longues et très dures. Mais je pars toujours du principe qu’être entrepreneur, c’est souvent synonyme de solitude, avant tout.
Avez-vous des astuces, des secrets ou rituels pour nourrir votre motivation ?
Je fais partie de la race des personnes qui, naturellement, voient toujours le verre à moitié plein. Ce qui me motive au quotidien c’est de penser à laisser un bel héritage à mon enfant. Qu’il n’ait jamais honte de sa mère, qu’il soit rempli de bonnes valeurs et de principes immuables. Ce qui me motive aussi c’est d’être femme africaine et de prouver qu’on est capable. Capable d’atteindre de grands objectifs.
Mon premier conseiller, c’est Dieu. Lorsque j’ai un coup de mou, je prie. Après chaque prière, un sentiment de bien-être m’envahit toujours. Et lorsque vous avez un compagnon ambitieux dans ses actes, vous ne pouvez qu’être nourrie de motivation.
Quel est le premier conseil que vous donneriez à une personne qui a décidé de se lancer dans l’entreprenariat / à son propre compte ?
Qu’il réponde d’abord à une question: « pourquoi est-ce que je décide d’entreprendre »? Si c’est pour prouver aux autres que vous en êtes capable, laissez tomber! Si c’est une vision propre à vous, foncez! N’ayez pas peur de tomber, d’échouer, de vous tromper. Ça fait partie du chemin. Même les plus grands entrepreneurs ont échoué avant de réussir. Il faut s’accrocher, ne pas avoir peur de sortir de sa zone de confort et être toujours ouvert à apprendre, écouter, agir et réagir. Et garder à l’esprit un cœur humble car c’est cette disposition qui nous apprend à prendre du recul et à porter des loupes sur nos manquements.
Qu’avez-vous appris sur vous depuis que vous vous êtes lancé ?
J’ai appris tellement de choses ! Que je pouvais combattre de gros stress par exemple. J’ai aussi appris à sortir de ma large zone de confort, à nourrir mon humilité. Car lorsqu’on échoue, qu’on tombe et qu’on réussit à se relever, on ne peut pas se gonfler d’orgueil. Quelles sont les valeurs qui vous ont permis de croitre et d’être toujours là ?
L’humilité, ma Foi, l’empathie, la compassion pour les autres et pour moi-même, car même si on se sent souvent seule, on rencontre des personnes plus ou moins bienveillantes sur la route.
Mais je suis aussi un vrai bourreau de travail et j’ai appris au fil des années à m’organiser et à ne pas me disperser.
Votre devise ?
J’en ai deux :
Ne jamais laisser une mauvaise journée te faire croire que ton futur sera pire.
Ne jamais abandonner même lorsqu’on est à terre car tant qu’on est vivant, on est capable de tout.