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La Dépression… Mettre des mots sur des maux

Contrairement aux idées reçues, la dépression n’est pas une maladie de l’Occident ou une maladie qui ne toucherait que « les blancs ». Oui, vous avez bien lu, c’est une maladie. Une maladie psychique qui touche au bien-être et à l’équilibre mental. Une pathologie qui peut conduire à des conséquences tragiques… Et le suicide en fait partie.

Oui, la dépression n’est pas qu’un simple cafard, une petite période de blues et encore moins un caprice émotionnel! Ce mal-être profond peut toucher n’importe qui et à n’importe quel moment. Car quelques fois, elle ne s’annonce pas! Elle s’impose!

Combien de fois avez-vous été choqué en entendant la triste fin d’une personne que vous connaissiez, d’une inconnue ou d’une « célébrité » qui vous paraissait heureuse, une personne qui vous paraissait en très bonne santé… voire qui ne donnait pas l’impression d’être mal, très mal. Malheureusement, il ne s’agissait que d’apparences. Parce que nous vivons dans un monde où il faut montrer qu’on est fort, dans un monde où même l’entourage ne voit pas ou plus le warning!

Il n’est bien évidemment pas ici question de juger ou de faire un procès aux gens qui vivent ce mal-être, bien au contraire. Nous voulons en parler parce que trop de gens n’osent pas dire: « je suis dépressif ou dépressive, je me sens très mal, je ne comprends pas », de peur d’être jugé. Trop de gens n’arrivent pas appeler à l’aide, de peur d’être vus comme des faibles! Alors qu’il ne s’agit pas de cela.

Même les personnes les plus fortes de caractère, en personnalité et en émotions peuvent être prises dans ce tourbillon que même la météo des émotions ne voit pas toujours arriver. Dans nos maisons, nos familles, nos écoles, nos églises, notre lieu de travail, trop de gens n’osent pas en parler. Trop de gens n’osent pas se confier de peur d’entendre des phrases qui vont encore plus les plonger dans un océan de terreur! Parce qu’il s’agit aussi de cela , la peur de se noyer et donc de perdre pieds. Trop de gens ont essayé d’en parler mais se sont retrouvés face à l’indifférence la plus totale si ce n’est face au mépris, voire à la moquerie venant même des plus proches.

J’ai souvenir de cette jeune femme qui passait par cette terrible situation et à qui l’on disait qu’elle faisait un caprice pour se faire remarquer… J’ai souvenir de cette autre à qui l’on a dit que c’était un truc de « blanc ». Ou même cet homme fort et vaillant d’apparence à qui l’on demandait de se ressaisir parce que cela ne faisait pas très chrétien de dire que l’on était en dépression… vous savez le fameux « tu es dans cet état parce que tu n’as pas de foi. »

Un truc de « blanc »…vraiment ? N’eût-été le sérieux de ce sujet, nous vous balancerions avec beaucoup d’ironie: « Ah bon? Les Africains sont des sur-Hommes? La dépression n’existe pas chez nous? » Mais le sujet est trop sérieux et grave pour affirmer qu’elle touche n’importe qui: blanc, noir, jeune, plus âgé, homme, femme, riche, pauvre et même classe moyenne!

Savez-vous combien de gens vivant dans la dépression, émotionnellement, spirituellement, psychologiquement et physiquement bien qu’entourés se meurent dans l’indifférence la plus totale? Non vous n’avez pas idée… ce monde est bien plus enclin à remarquer le changement physique d’une « star »que le changement d’humeur d’une amie, d’un ami, d’une sœur, d’un frère ou d’un collègue en détresse. Nous remarquons tellement plus facilement les défauts des gens que les larmes qui sont au fond de leur cœur.

S’il est vrai qu’il n’est pas toujours facile de déceler une personne en dépression surtout lorsque de réels symptômes physiques ne sont point visibles… la dépression n’en demeure pas moins une réelle maladie qui engendre de réelles souffrances… et dans ces moments c’est de notre écoute, de notre amour que les gens ont besoin. Apprenons à écouter les silences!

A ceux qui passent par ce moment sachez que vous n’êtes pas obligés de le traverser seuls. Si vous ne trouvez personne dans votre entourage ou chez un professionnel avec qui en parler, sachez que je suis là… oui je suis là pour vous écouter; je serai là si vous avez besoin d’une personne pour vous tenir la main.

Des moments difficiles nous en traversons tous; je vous souhaite juste de ne pas rester seul avec vous-même. Criez! Criez! Criez! Quelqu’un finira par vous entendre , puis vous écouter.

Parce qu’un jour une personne m’a écouté pendant toute une après-midi; et quand à la fin elle m’a dit: je te comprends, je suis là pour toi, croyez-le ou pas, cela a changé toute ma vie.

Même si je sais que tous les souffrants de dépression ne se ressemblent pas et que chacun a besoin d’une aide spécifique, car il faut absolument mettre des mots sur les maux et comprendre l’origine du mal, je voudrais vous dire à mon tour: je te comprends et je suis là pour toi…

Armelle M.

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