Mes chères lectrices, mes chers lecteurs, Il y a des moments où le ridicule frôle le tragique.
Voir ceux qui se sont fait les relais dociles du pouvoir; ceux-là mêmes qui applaudissent quand il faut se taire, qui se taisent quand il faudrait parler; se transformer soudain en donneurs de leçons… c’en est presque comique, si ce n’était pas aussi indécent.
Les voilà donc, ces chantres de la complaisance, qui brandissent la déontologie comme un drapeau troué, croyant pouvoir nous faire croire qu’ils en sont les garants.
Ils parlent d’éthique, eux qui l’ont piétinée. Ils évoquent la rigueur, eux qui la plient aux exigences de leurs maîtres. Ils prêchent la vérité, mais uniquement celle qu’on leur a dictée.
Et maintenant, ils osent accuser d’autres journalistes – les vrais – de partialité ?
Permettez-moi de rire. Non… permettez-moi de rire aux éclats. Car pendant que certains se parent de neutralité comme d’un masque, d’autres travaillent. Vraiment.
Ils enquêtent, questionnent, dénoncent, s’exposent. Ils n’ont pas troqué leur conscience contre du confort, ni leur plume contre une invitation à la table du pouvoir. Et ce sont eux qu’on pointe du doigt ? Ce sont eux qu’on accuse d’en faire trop, surtout lorsqu’il s’agit de femmes ? Comme si avoir une voix forte, un regard engagé, une passion sincère, était devenu suspect…
Soyons sérieux.
Ce sont ces journalistes-là, que l’on tente de faire taire, qui sauvent l’honneur de cette profession. Ce sont eux qui en défendent les lettres de noblesse, contre vents et marées. Ce sont eux qui tiennent debout quand les autres se courbent. Ce sont eux, et eux seuls, qui ont cette flamme rare : celle de la dignité, de la droiture, et de l’amour profond du métier.
Alors, comment vous dire — avec calme, mais fermeté — que vos leçons, vous pouvez les garder ? Comment vous dire que vos attaques ne font que révéler la petitesse de votre posture ? Comment vous dire, sans détour, que ce que vous écrivez est laid… d’une laideur morale qui ne s’efface pas sous les apparences ?
Plutôt que de juger ce que vous ne comprenez pas, peut-être pourriez-vous apprendre. Observer ceux qui font mieux. Vous former, au lieu de conformer votre regard aux intérêts de ceux qui vous tiennent en laisse.
Heureusement, au milieu de ce vacarme, il reste ce journalisme courageux, exigeant, et intègre. Celui qu’on aime, qu’on respecte, qu’on défend. À lui seul, il sauve l’honneur d’un métier trop souvent trahi de l’intérieur. Tête haute. Regard franc. Sans jamais flancher. C’est à ce journalisme-là que nous disons merci.
Et à vous qui vous égarez dans la facilité, tentez, si vous le pouvez, de vous hisser, ne serait-ce qu’un instant… à la hauteur de Madame Joelle Ededeghe Ndong.
Terminé.
Armelle Moutsinga