Mes chères lectrices, mes chers lecteurs,
Il faut qu’on se parle. Sérieusement. Parce qu’à force de voir certains se tordre, ramper, se vendre, se revendre et se solder… j’ai envie de leur hurler : Un peu de dignité, bon sang !
Mais peut-être que ce mot est devenu trop compliqué. Trop noble. Trop exigeant.
On vit une époque fascinante : les convictions sont à durée limitée, et la parole donnée expire plus vite qu’un yaourt sous les tropiques.
Aujourd’hui, c’est simple :
On prête allégeance le matin,
On trahit à midi,
Et on justifie tout ça au dîner en expliquant que “le contexte a changé”. Non. Ce n’est pas le contexte. C’est juste votre intégrité qui s’est fait la malle.
On ne défend plus des idées. On calcule. On flaire. On tourne la veste selon la météo politique. Et surtout, on s’incline devant celui qui parle le plus fort… ou qui paie le plus cher.
La loyauté ? Une option vintage.
L’intégrité ? Une relique bonne à exposer chez les naïfs.
Bienvenue dans le grand marché des âmes en solde. Où chacun joue à saute-mouton idéologique sans jamais se regarder dans un miroir.
Et le pire ?
Ceux qui justifient leurs contorsions morales avec des phrases creuses comme :
“Faut bien avancer.”
“Faut penser à sa famille.”
Ou le mythique : “On ne fait pas de politique avec des sentiments.”
Ah bon ? Et donc on la fait avec quoi ? Avec des genoux usés par tant de prosternations ? Mais la vraie question est là : Quand le rideau tombera, que restera-t-il ? Une carrière sans honneur ? Une réputation faite de silences gênés et de regards fuyants ?
Ou ce souvenir peu glorieux d’avoir mangé à toutes les tables, sauf celle de la décence ?
La dignité, mes amis, ce n’est pas un accessoire. C’est ce qu’on porte quand tout le reste tombe. C’est ce qui fait qu’on peut encore se regarder droit dans les yeux, même quand le monde détourne le regard.
Alors à tous les experts du retournement de veste,
Les funambules de la compromission,
Les stratèges de l’aplatissement utile :
Ressaisissez-vous. Diantre !
Ramassez ce qu’il reste de votre honneur, s’il n’a pas déjà pris la poudre d’escampette. Parce qu’à la fin, ni l’argent, ni le poste, ni les applaudissements ne resteront. Seulement ce petit détail qui vous échappe encore : La dignité.
Et si vous ne savez plus à quoi ça ressemble… Faites un effort. Cherchez. Même un souvenir flou. Et surtout, pour une fois, ayez honte. Pas beaucoup. Juste assez pour vous remettre debout. Calmement,
Armelle Moutsinga