Alors que 2021 pointe le bout de son nez et que nous allons refermer la porte d’une année 2020 très particulière, due notamment à la crise sanitaire du Coronavirus, nous constatons, hélas, depuis le premier confinement en mars 2020, que les dénonciations liées aux restrictions imposées par les différents gouvernements, sont de plus en plus nombreuses. Entre dénonciation et délation, la frontière semble franchie.
Mais qui sont alors ces gens, ces amis et même ces membres de nos familles qui ne nous veulent pas (forcement) que du bien ?
« La police est venue chez nous parce qu’un passant a affirmé qu’on tenait un salon de coiffure clandestin. » dit Mélissa.
Melissa est une belle jeune femme métissée que nous avons découverte dans une vidéo du média Belge RTBF Info, il y a quelques jours. Dans cette vidéo, Mélissa raconte qu’elle se faisait coiffer par sa belle-fille devant leur fenêtre et qu’un passant, après avoir jeté deux trois coups d’œil, s’est empressé d’appeler la police en insistant sur le fait qu’elles y tenaient un salon de coiffure clandestin.
Coté France, les anecdotes de ce genre ne manquent pas non plus. C’est par exemple le cas d’un mariage interrompu parce qu’une amie de la mariée ( ici, l’amitié semble très relative) avait trouvé sympa d’appeler la police en indiquant le lieu, la date et l’heure du mariage dit coutumier afin que celle-ci intervienne pour arrêter les festivités. Une femme mariée, a tout simplement dénoncé son époux parti faire la fête avec quelques amis.
Mais où allons-nous ?
Comme on le sait tous, les périodes de crise sont toujours propices à révéler ce de quoi nous sommes faits… et c’est souvent la peur, voire la peur de l’autre qui déterminera les actions posées.
Quand bien même ce serait le gouvernement qui demanderait aux citoyens de faire tout signalement, cette période trouble, d’incertitude pour presque tous ne devrait t-elle pas être celle d’une remise en question de soi, d’une introspection de nous-même, mais aussi de ce que nous voulons faire tous ensemble de ce monde ?
Oui nous ne nions pas le fait qu’il faille faire attention aux gestes barrières, aux indications gouvernementales. Nous ne refusons pas le fait que se protéger c’est aussi protéger l’autre, mais devons-nous pour autant devenir des juges, des accusateurs, des délateurs au péril du bon vivre ensemble ?
De plus, l’explosion des réseaux sociaux, qui au départ était une manière de faciliter les échanges, donne de plus en plus libre cours à toute forme d’abus. Par les temps qui courent, (avouons-le) il est manifestement devenu plus facile de décrocher son téléphone pour appeler la police afin de dénoncer son voisin de non-respect des mesures liées au Coronavirus, que de le décrocher pour lui porter secours.
Est-ce là le mode de vie que nous souhaitons laisser en héritage aux générations futurs? Un monde d’inquiétudes où tous les dérapages sont permis, un monde sans Foi ni Loi.
En ces derniers jours de 2020, l’espoir d’un changement reste malgré tout permis. Revenons en nous, construisons ces ponts qui rapprochent plutôt que ces murs qui séparent.
Et si notre humanité prenait le dessus et décidait de tester l’amour au lieu de la haine… juste pour voir autre chose ?
Armelle M.
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