Elles résonnent, elles interpellent, oui, les casseroles grondent ! Autrefois elles résonnaient pour encourager, soutenir, prouver une certaine solidarité. Mais cette fois- ci, elles résonnent pour appeler au secours, pour dire stop; dire stop à ces hommes et femmes qui nous dirigent vers le néant. Les casseroles grondent pour lancer un message de désespoir aux quatre coins du monde afin de révéler les cœurs et d’éveiller les consciences.
L’année dernière, au tout début de cette pandémie mondiale qu’est la Covid-19, il était de coutume notamment en France et dans d’autres pays, de se mettre à la fenêtre tous les soirs à 20h pour applaudir et taper dans les casseroles. Une manière bien bruyante, je vous le concède, de manifester notre soutien aux infirmiers, médecins et tout autre corps de métiers qui étaient au cœur même de l’action, pour faire face à cette crise sanitaire. Un hommage rendu à toutes ces personnes qui ont donné de leur temps, de leur personne en sacrifiant vie de famille, allant jusqu’à l’épuisement pour certains et même au prix de leur vie.
Cette vie que nous chérissons tous, cette vie que nous souhaitons tous vivre du mieux que nous pouvons en y apportant le nécessaire dans nos maisons, à nos enfants.
Hélas ! depuis peu, ce bruit ne résonne plus de la même manière, car le message n’est plus le même. Car au Gabon, mon pays, les concerts de casseroles ou casserolades font leur retour pour cette fois, combattre certaines mesures d’austérité imposées par les autorités.
Le peuple n’en peut plus, le peuple a faim, le peuple agonise! Oui les Gabonais protestent, oui ces bruits dérangent mais n’est-ce pas le but?! Attirer l’attention, de manière pacifique, face au désespoir.
Mais pourquoi faites-vous autant de bruit diront peut-être ceux pour qui les marmites sont pleines? A nous de répondre que face aux coups, aux bombes lacrymogènes et même aux balles réelles, certains n’ont et n’auront que pour seuls armes le bruit de ces casseroles vides.
Ce mode de manifestation et protestation n’en est pourtant pas à son premier coup d’essai! Que cela soit en France, Espagne, dans certains autres pays comme l’Argentine, le Mexique, le Venezuela et à l’heure actuelle au Gabon où depuis le mercredi 17 février 2021 le peuple sort tous les soirs pour frapper dans ces casseroles vides.
Ils frappent pour faire du bruit, pour se faire entendre et pour dire Non ! Stop ! Assez ! Trop c’est trop! Il serait peut-être temps de se mettre, réellement, au niveau du peuple et d’écouter derrière ces bruits, les cris de populations qui souffrent et qui n’en peuvent plus.
A toutes ces personnes qui œuvrent pour un monde meilleur nous disons : merci d’augmenter le volume, de prendre le relais et de continuer à combattre! Allez ! à ce soir 20h… pour ceux qui se sentent concernés.
Armelle M.
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