La dépigmentation volontaire de la peau ou comment parler d’un sujet qui fâche sans se mettre les uns contre les autres. Ici, nous devons vous l’avouer, nous avons en pleine conscience choisi notre camp, sans pour autant s’ériger en juge ou en donneur de leçon.
Le blanchiment de la peau, plus couramment appelée Tchoko, Kwanza ou Xessal au Sénégal est une pratique visant à éclaircir le teint naturel de sa peau par tous les moyens. Cette pratique, qui devrait tous nous interpeler et que l’on retrouve en majeure partie chez les africains et dans certains pays d’Asie, voire en Inde n’est pas sans conséquences car les produits utilisés sont souvent détournés de leur usage médical allant du plus naturels au plus chimiques.
Les causes qui poussent les personnes à se blanchir la peau, jusqu’à un décapage effrayant, sont multiples en commençant par le regard de nos sociétés face aux personnes de couleur noire, hommes et femmes confondus. Notamment dans certains pays d’Afrique où « le teint clair, surtout chez les femmes, est perçu comme un véritable critère de beauté chez une certaine partie de la gente masculine. De nombreuses femmes affirment même que si elles le font c’est à cause de certains hommes qui les poussent de manière consciente ou inconsciente à se décaper la peau. Ailleurs aussi on peut voir ce même désir de toujours pousser les personnes surtout de la gente féminine à s’éclaircir de plus en plus la peau. D’ailleurs, dans les grands magazines ou encore les médias, quelles sont les teintes les plus en vue?
En réalité, nos sociétés mettent nos belles peaux ébènes sous pression, sous un diktat de la beauté, imaginé par nous ne savons qui. D’ailleurs, la beauté, la réussite ou encore l’intelligence peuvent-elles réellement être définies par la teinte d’une couleur de peau ?
Mais au-delà d’un changement de couleur de peau, il y’a la mise en danger de la santé de ceux qui le pratiquent. Les maladies de la peau étant les plus fréquentes, avec des effets irréversibles pouvant aller d’une extrême fragilité de la peau qui pourraient empêcher de recoudre, en cas de chirurgie, ainsi que des aggravations menant jusqu’au cancer de la peau. D’autres problèmes annexes comme le risque d’hypertension artérielle, de diabète ou encore de complications rénales et neurologiques ont été notifiées.
Resté assez longtemps un sujet tabou, notamment en Afrique et assez méconnu en Europe avec cette notion de teints noirs et teints clairs, les débats autour de la dépigmentation se font de plus en plus avec des actions concrètes prises dans certains pays, comme en République démocratique du Congo, au Rwanda, Ghana, ou encore en Côte d’ivoire où les crèmes et autres produits décapants sont dorénavant interdits à la commercialisation.
Mais nous savons que cela n’est pas un frein totalement efficace face à cette pratique dangereuse. D’ailleurs, certaines études à ce sujet estime que ce marché mondial qui constitue une manne financière, pourrait même atteindre les 31 milliards de dollars d’ici 2024.
Alors à moins de le traiter comme un véritable problème de santé publique et d’y impliquer tous les acteurs de notre société, comme des artistes, qui pour certains sont tombés dans cet engrenage, nous risquons d’y être encore dans de nombreuses années.
La prévention reste encore le meilleur moyen d’enrailler ces pratiques néfastes à long terme et cela nous concerne tous, surtout lorsqu’on sait que certains parents commencent déjà à décaper la peau de leurs jeunes enfants.
Loin de nous l’envie de juger ou de faire la morale. Mais à ces africains à la belle peau ébène, aux milles variants, pourquoi vouloir en changer la couleur au prix de votre santé, de votre vie et de celle de vos enfants?
Nous vous aimons tel que vous êtes ! Et s’il y a des couleurs qui devraient changer, ce sont plutôt celles des yeux de ceux qui vous regardent et le regard que vous portez sur vous-même.
Ici c’est une invitation qui vous est faites à célébrer votre couleur, votre différence, la nature créatrice de Dieu en vous !
Aimez-vous et les autres n’auront pas d’autres choix que de vous apprécier tel que vous êtes !
Armelle M.
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