Une dictature beaucoup plus sourde se joue sous notre nez.
Tous les jours des hommes et des femmes dans tous les domaines, dans toutes les sphères s’inscrivent et s’installent par petits, moyens ou grands groupes dans un système de pensées “orienté” où tout le monde est obligé de faire ou de penser pareil.
Nager à contre-courant est devenu un acte héroïque de grande portée. Vous êtes traité de has-been, d’antiprogressiste, de faire partie de la vieille école à chaque fois que vous ne sonnez pas du même son de cloche. On entend souvent dire : le monde évolue, il faut évoluer avec.
Mais de quelle évolution parle-t-on ? Celle où à l’approche de l’été tout le monde devrait faire un régime, où dès qu’il fait beau tout le monde doit sortir son barbecue pour faire bien, être dans le mouvement, le consensus… La liste est longue à chacun de compléter. Et pour asseoir cet état de fait, les réseaux sociaux sont devenus l’abattoir de tous ceux qui refusent de courber l’échine dans un monde où tout le monde veut dominer tout le monde.
A cela, je dis “non”. Oui, quand on refuse, on dit NON. Je dis non à l’injure facile, je dis non à un habillement dénudé, je dis non à une musique où le texte laisse apparaître la pauvreté d’un art lyrique jadis riche, je dis non à des mœurs qui vont à l’encontre de ma foi, je dis non à l’apparence tout azimut… Je dis non à tellement de choses. La liste est longue.
Mais j’accepte volontiers de laisser les gens dont je n’ai pas la “responsabilité” libres de penser ce qu’ils veulent, je dis oui à la discussion d’idées constructive, je dis oui à la capacité de décider pour soi ce qui est bien et nous construit… Prendre son téléphone, mettre un fond d’écran fictif, et s’ériger en grand “sachant” ce n’est pas de l’évolution, mais de la régression. Car aujourd’hui, il n’y a pas plus dictateurs que ceux qui confisquent des poches de parole soi-disant au nom du plus grand nombre.
Les réseaux sociaux ce “formidable outil” où un Sri-Lankais peut facilement rentrer en affaire avec un Belge est aussi malheureusement un grand tribunal. On juge, on condamne et on exécute les sentences. Les gens ne savent plus se taire, tout le monde veut parler de tout, tout le temps. Un plombier s’érige facilement en médecin, et un philosophe en mécanicien. Dans un monde où il existe du coaching presque pour tout, on devrait peut-être en faire pour réapprendre aux gens à se taire.
Chacun devrait réapprendre à repartir à l’essentiel : analyser ses challenges loin de la foule et les régler, aimer, soutenir, accompagner, conseiller hors caméras. Oui, la vraie vie existe, et le temps passe. Il ne nous attend pas !
Bref, se réapproprier sa vie, et la vivre réellement. Refuser de se faire voler les moments les plus précieux de notre vie par des futilités. Refuser l’aliénation de masse qui est en marche avec beaucoup plus de virulence aujourd’hui. Se désaliéner !
Par Dr Nadia Origo,Auteure, éditrice et présidente de la société OrigraphCom.
Si vous souhaitez soutenir notre site, vous pouvez faire un don ici: https://fr.tipeee.com/simpleconstat
*(Toute reproduction totale ou partielle est strictement interdite sans autorisation préalable.)